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Un peu de... lecture pour le mois sans HORECA (et avec couvre-feu, etc.) - Pour finir...


Voilà.

Quand j’ai commencé cette petite série, le « mois sans HORECA » était censé s’arrêter aujourd’hui, ou en tout cas être réévalué.

Depuis, il y a eu le couvre-feu, le presque re-confinement, la rentrée retardée et en code rouge. Nous n’en sommes pas encore sortis.

Lundi 19 Octobre, donc, pour ne pas me laisser glisser dans la morosité de « Oh non plus de verres en terrasse de petits restos de copines après le boulot et ça recommence on en finira jamais cette fois je ne vais pas tenir le coup », qui me faisait de l’oeil, je me suis lancée ce petit défi: un post par jour, pendant quatre semaines. « Un mois » à la grosse louche.

Le blog était un peu en friche depuis un an. Pourtant, des textes déjà écrits, j’en avais. Publiés sur les réseaux sociaux, ou oubliés dans mon ordinateur.

Alors, pourquoi ne pas rattraper le retard? Tous les transformer en post de blog, reprendre le fil?

Tout a été au-dessus de mes espérances. Le blog ne s’est jamais aussi bien porté. J’ai publié quelques inédits, j’ai même écrit de nouveaux textes, dont celui-ci, le dernier.

Peu de personnes ont joué le jeu « publiquement », ils sont trois, en fait, dont une grande « gagnante » évidente pour tous. Merci à toi, merci à vous trois :)

Et à ma tante, en Italie qui m’encourage de ses images, émoticones et gifs tous les jours, mais je ne sais pas si elle lit tout, a priori elle ne parle pas français, mais elle me soutient, c’est certain!

Certain(e)s m’ont parlé autrement. De vive voix, avec des messages privés. J’ai été touchée par ces mots, je vous en remercie ici, comme je l’ai déjà fait en privé.

Ce sera le dernier texte donc, mais juste le dernier de cette série.

Et pour ceux/celles qui ont suivi, qui ont été là chacun(e) à sa mesure, promis: je ne pourrai pas publier chaque jour, mais je vais essayer chaque semaine. C’est important pour moi aussi.

La série se termine donc, sur un week-end particulier, celui où j’aurais dû partir un week-end prolongé à Paris, pour un colloque qui est devenu visio-colloque.

J’ai eu la chance de pouvoir vivre ce week-end, seule, dans cet appartement beau et chaleureux, qui n'est pas à moi.

J’ai dormi, lu, relu, écrit, re-dormi, rêvé, pensé, écouté, beaucoup écouté.

J’ai écouté des textes, des histoires, des avis, des débats passionnants, parfois émouvants.

Plein d’idées ont surgi et encore: des liens, des souvenirs, des images.

J’ai écouté studieuse devant mon ordinateur, lunette, stylo et carnet; j’ai écouté allongée sur le canapé, mon attention flottant entre ce que j’entendais et ce que cela provoquait en moi; j’ai écouté de la petite terrasse, une cigarette à la main, une tisane ou un petit blanc dans l'autre; j’ai écouté en faisant distraitement autre chose.

J’ai été captivée, souvent, par ce que j’entendais. J’ai voyagé, à l’intérieur de moi.

A la fin du week-end j’étais très fatiguée, mais nourrie. Comme si j’avais été bien plus loin que Paris.

Pendant ce temps-là, elle me revient, Paris, par bribes, toutes époques et âges confondus, des flashes, des rires, des larmes, des regards.

En ordre épars:

-Aux Galeries L., avec ma belle-maman. Elle me fait un cadeau dans cette journée « shopping » entre filles, juste elle et moi. Je crois qu’elle m’a acheté des maillots de bain, mais surtout, surtout ce parapluie que je trouve si beau et que j’ai encore, qui s’ouvre à peine après toutes ces années, rouillé, un peu déchiré, que j’ai perdu, oublié partout, retrouvé, à chaque fois;

-Dans la rue, je marche la nuit en tenue de soirée vers un lieu de rendez-vous, le coeur qui bat.

-En plein soleil, assise devant Notre Dame (oui, avant), ma petite valise à côté de moi: je pleure, je pleure parce que je suis triste, déçue, à cause d’un malentendu, parce que je n’ai pas voulu entendre ou ai entendu que ce qui me convenait, je pleure sans discontinuer et en même temps je me libère, je largue certaines amarres;

-Dans un hôtel de passe avec deux collègues, à cause d’une erreur de réservation et tous les fous-rires autour (voir post d’il y a quelques jours);

-Dans un appartement loué avec quatre autres collègues, une tasse de thé chaud comme boisson, en train de jouer pour la première fois à « Blanc-Manger-Coco », des éclats de rires fusant toutes les cinq secondes, même si on n’a pas bu d’alcool;

-Sur un bateau, où il y a un concert et il fait froid, mais je suis bien, j’espère un peu y voir apparaître quelqu’un qui ne peut pas être là;

-A l’expo de Klimt à l’Atelier des Lumières, l’enchantement;

-A Montmartre, avec une amie-collègue, en train de chiner, nous prendre en photo, marcher, discuter les yeux gonflés après trois journées éreintantes;

-Assise, dans une grande salle, ou plusieurs petites salles, chaque fois en tentant de ne pas trop m’endormir et de me concentrer sur l’exposé;

-Encore assise, pendant un témoignage, et tout à coup la personne à côté de moi, que je connais peu, me raconte un épisode intime et touchant de sa vie et cet épisode me fait penser à un épisode de ma vie à moi, quand j’ai lavé, peigné et coupé les cheveux de ma maman, la dernière fois que je l’ai vue. Je pleure en silence, et tant pis, c’est un truc pro, mais c’est comme ça;

-Dans une rue, je me dépêche, j’essaie de rejoindre un groupe devant moi et je me rends compte qu’ils ne m’attendent pas, que je ne suis pas prévue et que si je ne les rejoins pas, ils ne vont pas s’en rendre compte et alors je m’arrête;

-Dans une boîte, avec une collègue et amie de la collègue et cette boîte est tellement pourrie et triste qu’elle en est pathétique et émouvante, alors on y reste et on boit un verre et on danse un peu…

-En voiture, nôtre première, pour aller voir le concert de Madonna. Parce qu’on s’est dit elle ne viendra jamais en Belgique, alors, on y va! et puis, elle est venue en Belgique l’année d’après;

-A l’entrée d’un Palais, en train de subir tous les contrôles dans le climat post-attentats;

-Des métros, des trams, des rues, des boulevards, des taxis, des U.; des trains, des terrasses, des tables de café et des restaurants avec plein de gens, parfois les mêmes, parfois d’autres, des plats italiens, libanais, japonais, thaïlandais; les brasseries, les snacks, les boulangeries, les endroits chics, les paumés sympas, les paumés tout cout; des livres, des cartes postales, des affiches, que je n’ai pas lus, pas écrites, pas encadrées…

Alors, évidemment que chacun chez soi ce n’est pas pareil qu’à 3000 participants comme l’année dernière. Evidemment qu’après on ne peut pas se retrouver et discuter avec ses amis, ses collègues, ses contacts professionnels. Pas de bon repas entre deux séquences, pas de petit café dans les couloirs, pas de soirée dansante!

Mais voilà, quitte à ce que ce soit autre chose, autant en faire une expérience différemment riche.

Au revoir à tous, donc, à très bientôt, au prochain voyage, à la prochaine rencontre.

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