Un peu de... lecture pour le mois sans HORECA (et avec couvre-feu, etc.) - Pas de post, ce soir

Pas de post ce soir.

Dans dix minutes, on sera demain.

Ce soir est un soir spécial.

Je devais être à Paris. Je n’y suis pas. Parce que, vous savez bien.

Je ne suis pas chez moi. Une femme que je connais et à qui je suis liée, elle et son mari, m’ont prêté leur appartement pour quelques jours.

Je suis seule.

Je me sens bien. Pleine d’émotions. De toutes sortes.

J’ai travaillé aujourd’hui. J’ai fait des petites courses pour bien manger ce week-end. Je suis rentrée, j’ai fait ma valise. Plein de livres que je n’aurai pas le temps de lire. Plein de vêtements que je n’aurai pas l’occasion de mettre.

Mon ordi, mon téléphone, plein de câbles, mes cigarettes.

Je suis dans cet appartement chaleureux et confortable.

D’habitude je n’aime pas être seule trop longtemps. Je n’aime pas les nuits où personne ne dort au même endroit que moi.

Pourtant j’ai vécu seule, j’ai fait quelques longs trajets seule. J’ai logé seule dans des hôtels, dormi dans des couloirs d’aéroport, sur des quais de gare.

J’aime être seule, parfois, souvent. J’en ai besoin aussi. Mais je sais toujours qu’à un moment, quelqu’un va rentrer.

Le dernière fois que j’ai été seule une nuit, chez moi, c’est parce que j’ai dû partir en Italie, pour les funérailles de maman. Nous étions tous à la mer, je suis rentrée pour prendre l’avion tôt, le lendemain. Je n’étais pas à l’aise. Je me suis à moitié endormie sur le canapé, puis j’ai titubé jusqu’au lit, tard dans la nuit. Circonstances particulières. Il y a un an et demi, déjà.

Depuis j’ai essayé de partir seule, à plusieurs occasions. Annulations, reports, possibilités pas concrétisées, fatigue, résignation, train-train, voilà, tant pis, on ne va pas en mourir.

Cette fois, ça y est.

J’ai un peu stressé, mais je sentais que cette fois, il fallait pas passer à côté.

J’ai passé des coups de fil, j’ai mangé, un peu regardé la télé. J’ai lu mes propres pages, ces 206 pages reliées. Ca m’a fait pleurer, à la fin, mais je ne sais pas bien pourquoi. Peut-être est-ce bon signe.

Je vais lire encore, après, autre chose.

Ou bien dormir tout de suite, je ne sais pas encore.

Comme pour les quelques jours à venir, je ne sais pas encore ce que je vais vraiment faire dans une heure.

Ca ne dépend que de moi. Pas vraiment d’obligation. Un vrai congé. De vraies vacances, pas loin. C’est bon, ça fait du bien.

Demain, je vais me réveiller, déjeuner, me connecter pour assister à mon colloque transformé en visio-colloque. Un peu à Paris, un peu pas.

Enfin, je crois, je suis ici pour ça, à la base.

On verra.

En attendant, j’ai à faire.

Pas de post donc ce soir, regarde, de toute façon, il est trop tard: on est demain, entretemps.

Allez, j’y vais. J’ai un rendez-vous important avec moi.