Un peu de... Chroniques en temps de Covid (15) - La Piscine...

27 Mars 2021 (la nuit)

Ceux qui me connaissent un peu, savent que nager, c'est pas trop mon truc.

Aller à la piscine, a priori, non plus.

Juste barboter en vacances, faire une ou deux "longueurs" avant d'être essoufflée, me rafraîchir et basta, j'ai mon compte.

Mais, je ne sais pas, ici dans cet hôtel il y a une piscine et plusieurs membres des jurys du festival en ont profité, me disant qu'ils y étaient seuls et tranquilles.

Evidemment, je n'avais pas mon maillot de bain. Hier soir, Clémence, qui a réalisé ce très beau film documentaire qu'est "Kev", a proposé de me laisser le sien, avant de rentrer à Bruxelles. Et pourquoi pas?

Ça me tente vraiment, j'en suis toute étonnée moi-même.

Ce matin, petit SMS et je vais récupérer son maillot. Echange -encore un très chouette- et oui!

Ce prêt nous "obligera" à nous revoir à Bruxelles, et ce sera un réel plaisir.

Voilà les jolies et improbables surprises qui ont lieu ici.

Vers 12h, me disant que les clients vont être en train de manger ou presque, je me décide. Raté: il y a 6 personnes dans l'eau, c'est le maximum autorisé par ces temps.

Pas grave, je ne vais pas me démonter, maintenant j'ai mis le maillot, les pantoufles et le peignoir de l'hôtel, non, mais!

J'attends mon tour, sur le bord, calée et butée derrière mon masque.

Un couple sort de l'eau et s'en va.

Ok, allons-y.

L'eau est chauffée, c'est un plaisir intense.

Je me dis que si je fais dix longueurs, c'est bien.

Après six ou sept, je me dix que dix, c'est trop: je nage mal, je n'ai pas l'habitude, je ne suis pas sportive.

Le bassin continue de se vider, nous ne sommes plus que trois. Je fais des pauses, à mon aise, oui, finalement je vais y arriver.

Puis il se passe ce truc mystérieux qui fait que je ne sens plus l'effort.

Alors je ne compte plus, je nage, je me repose, je nage à nouveau.

Les deux autres femmes s'en vont. Bonheur total: la piscine, rien que pour moi, pendant 20 minutes.

Je nage encore, je ne m'en lasse pas, j'ai l'impression que je pourrais continuer à l'infini.

Va savoir pourquoi.

Je suis détendue, je me sens tellement bien, seule dans l'eau.

Je fais un peu de dos, je plonge, je touche le fond, je m'autorise deux-trois culbutes.

J'ai presque envie de rire.

Encore une ou deux longueurs et deux nouvelles personnes arrivent.

Ça fait une heure que je suis dedans, j'ai dépasse le temps imparti.

Je sors, donc.

Grande(s) première(s) pour moi et je sais que je suis chanceuse, que ça ne va pas m'arriver tous les jours.

Je ne vais pas dire que j'aime nager maintenant, hein?

Mais c'était un bonheur intense, ce corps dans l'eau.

Je ne vais probablement pas aller plus à la piscine qu'avant, par la suite.

Mais demain matin tôt, avant de rentrer, oui.