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Un peu de... Chroniques en temps de Covid (8)



8 Février 2021


8 Février

Le temps file...


Les journées denses se suivent et ne se ressemblent pas. Une multitude de textes se rédigent en arrière-plan.


Il y a une semaine, à propos du thème d'une conférence.

Le lendemain, dans la suite d'un atelier lecture.

Le mercredi soir à propos d'un rendez-vous.

Le jeudi autour de l'angoisse de notre époque suspendue à un fil, sans horizon, où les perspectives ne peuvent se décliner qu'à très court terme.


Tous les soirs, dormir tard parce que je lis à une vitesse folle, mais pour chaque livre, dix autres surgissent dont j'ai envie, pour chaque texte théorique enfin savouré et compris, cent lacunes deviennent évidentes.


Peu de sommeil et au travail, tenir et être tenue par chaque séance singulière et toujours surprenante, après tant d'années. Je ne suis pas blasée. Je ne cesse de découvrir des mondes et j'ai soif de tous les autres.


Vendredi, mon cerveau est en bouillie et en ébullition, je voudrais faire tant de choses, mais mes yeux ne veulent pas rester ouverts.


Samedi matin enfin paisible dans mon lit, bercée par l'idée des premiers flocons de neige qui se posent, mais ne restent pas encore. L'esprit ours se réveille, j'ai froid, je ne veux pas sortir, pas spécialement parler, non plus.


Je veux écrire et ça tombe bien: mon deuxième atelier écriture de la semaine a lieu aujourd'hui.

Malgré les écrans, la chaleur passe, les ébauches de belles rencontres se tissent. Je me sens pleine, pleine de mots encore, je ne parviens pas à les sortir dans l'ordre. Il me faudrait quelques jours, allez, une semaine, seule, pour me poser et m'y mettre, pour suivre la seule contrainte de ce deuxième texte qui me travaille depuis des mois, qui a un titre, déjà, quelques phrases, quelques thèmes vite annotés dans mon carnet. Il est là, il est prêt, il veut sortir, sans doute encore un peu prématuré.


Une amie passe pour un temps chaleureux, encore des mots et puis l'écouter, ça me fait du bien de l'écouter, écouter la vie d'un autre qui se déroule et ne pas se sentir obligée de la commenter, l'interpréter, juste cet accueil de l'écoute et la pièce, après, remplie de vécus.


Dimanche, je suis épuisée d'avance. Mais je sais que le soir ce sera un bon moment, de retrouvaille, de bien boire et bien manger, faire semblant, quelques heures, que l'extérieur n'existe pas, faire bulle au sens humain du terme. Ces visages dont on se rend compte qu'ils ont tant manqué, cette ambiance, ces voix, ces rires, ces blagues, ces chansons: tout est éclatant de vie et la famille s'élargit encore et c'est encore un plus, jamais un moins.


Puis la paix, mon îlot de paix à moi, mon lieu doux, mon lieu vivant : j'y dors peu alors que je suis épuisée, j'y mange souvent alors que je n'ai pas faim, j'y bois trop alors que j'avais déjà eu assez, j'échange encore alors que je pense ne plus rien avoir à dire, je lis plus alors que je n'en ai pas le temps; dans ce lieu je regarde, j'entends, je souris, c'est le seul endroit où j'ai chaud, où je peux un peu éteindre l'inquiétude de fond, l'angoisse sourde, l'intranquillité constante, où je trouve le bouton off des ruminations et de ce qu'il reste à faire. parfois juste le temps d'un soupir. C'est précieux pour commencer la semaine, qui va encore filer, où toutes mes soirées sont à nouveau prises. C'est précieux pour tenir encore quelques jours, jusqu'à ce que... Jusqu'à ce que quoi, au juste? Je ne le sais pas encore et tant pis.


Alors, la bonne nouvelle est que l'association de lecteurs a accepté mon premier manuscrit pour le commenter.

Après leur note, si elle me parle, j'y retravaillerai une dernière fois.

Puis, je vais demander de l'aide, à nouveau, lectures ou relectures.


Et après, je prends le temps. Je prends le temps d'écrire le deuxième. Je sais que ce sera urgent et vital à ce moment là.


Pour l'instant, je peux le garder un peu plus longtemps en moi, il travaille tout seul, malgré moi.


C'est mon seul horizon.

Il est déjà bien vaste.

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