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Un peu de... tranches de vie - Anaïs et Sélène: le départ en classes vertes.


6h10 : réveil. 6h15: réveil. 6h20: réveil. Je me lève. 7h00: Je descends douchée et habillée. 7h10: Après une demi-tasse de café et une demi-clope, je me joins au monde des vivants et nous démarrons tous les quatre vers le lieu de rendez-vous.

7h20: Jules se gare, et avec une valise presque aussi grande qu'elle, nous accompagnons Sélène à son car, celui du groupe "vert". 7h25: Etiquettes sur valise et sac à dos, carte d'identité donnée, dernières questions posées à Madame Muriel. Sélène veut monter dans le car tout de suite. Moi qui croyais que nous aurions droit à des adieux déchirants, que ce serait difficile pour elle de nous quitter... Je précise que jusqu'hier, Sélène alternait des phases d'impatience totale ("C'est demain les classes vertes? Combien de dodos? On prépare ma valise?"), à des moments de tristesse ("Je veux pas partir sans vous..." "Tu n'y vas pas alors?" "Si, mais avec vous, je veux que les parents viennent avec!").

Là, rien à cirer, elle a failli ne pas faire de bisou à son papa, tellement elle était pressée. 7h30: Je fais des grands sourires et des signes de la main à toutes les fenêtres: les vitres sont fumées, pas moyen de savoir où elle est assise, alors, tant pis. Je n'aime pas penser qu'elle est en train de nous faire coucou et que je n'y réponds pas parce que je ne la vois pas. Au pire les autres enfants me trouveront très gentille (les autres parents doivent me trouver très conne, par contre). 7h40: Jules me prévient qu'en fait Sélène est assise de l'autre côté du car. Je change de côté et je recommence mon cirque, tant qu'à faire.

Nous papotons, les retardataires arrivent, deux bagnoles sont embarquées parce que garées là où les cars devaient stationner, il y a environ 200 enfants qui partent et les parents, frères et soeurs, qui attendent le départ ont envahi la rue. Ça bouchonne, ça papote, ça stresse, ça recommande. Certains parents montent dans les cars, pour consoler, prendre une photo, amener l'un ou l'autre truc oublié. 8h00: Jules va conduire la grande Anaïs à l'école, deux rues plus loin. Moi je reste, stoïque, dans le froid, mon sourire "ça va être génial" plaqué sur la figure (je ne vois pas si Sélène pleure, si elle m'appelle, si elle sait que je suis encore là). 8h10: on ferme les porte-bagages, ça y est, elle était juste derrière la portière! Si j'incline mon dos à 75° et ma nuque dans l'autre sens à 60°, avec une légère rotation du cou vers la droite, en fermant une paupière et en jouant avec le reflet du soleil, je la vois parfaitement.

Et là, génial: elle est super souriante, elle me lance des bisous et fait des coeurs avec les doigts. 8h20: le dernier petit est enfin installé. Certains enfants qui ont trouvé cette attente interminable, pleurent à l'intérieur, leurs parents tiennent bon, amènent les puffs, les mouchoirs, retiennent leurs propres larmes, avec plus ou moins de succès. Le car démarre. Sélène agite sa main avec sa bouille toute lumineuse, jusqu'au bout. Je dis au revoir à quelques mamans, je vois mon bus qui arrive, je pique un sprint sur 200 mètres en montée, le chauffeur m'a vue, il attend dix secondes que j'arrive, pantelante. Je remercie, je vais récupérer mon souffle et ralentir mon coeur dans un coin. 8h45: je suis à la maison. Je travaille dans trois heures, je crois que je vais rattraper un bout de nuit, et comme ça je ne pense pas au trajet du car.

Ensuite, bonne chance à ceux qui vont devoir supporter mon anxiété pendant 24h (après ça passe, promis).

Parce que moi non plus j'ai pas pleuré, mais quand même.

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