top of page

POST RÉCENTS : 

ME SUIVRE : 

  • Facebook Clean Grey
  • Twitter - Grey Circle

Un peu de... tranches de vie - Anaïs et Sélène: Anaïs et moi au café


Samedi passé: chouette moment avec ma "grande" fille. Nous avons conduit Sélène à son tout premier anniversaire d'une copine d'école. N'ayant pas le temps de rentrer à la maison avant de revenir la chercher, après nous être baladées un petit moment, transies de froid, nous avons franchi le seuil d'un petit café de quartier.

Anaïs, 8 ans: -Maman, il n'y a que des vieux. Faisons semblant de rien, comme s'ils n'étaient pas là.

Effectivement, nous nous croirions dans un décor de film: éclairages criards et décorations kitsch de Noël, musique venant d'une radio locale avec anciens tubes en français et italien, écran géant branché sur le match double de coupe Davis, fumoir caché à l'arrière salle, avec le billard, les arcades, les flippers.

Plusieurs personnes attablées discutent de manière animée avec quelques hommes au comptoir. Ils ont tous plus de 50 ans -du moins en apparence- et ils ont tous plus que trois bières dans le nez.

Anaïs et moi sommes de bonne humeur, nous sommes amusées de cette parenthèse inattendue. Anaïs est ravie de pouvoir pour une fois boire un soda brun foncé.

Le gérant, un monsieur tout petit, sec, noueux, barbe et moustache blanches, tatouages au bic, boucle d'oreille, vient prendre notre commande. Il a une voix douce mais rocailleuse, on dirait un loup de mer à la retraite. D'une gentillesse délicieuse.

Anaïs et moi rigolons, papotons de tout et rien, regardons un peu le match. Je lui explique les règles compliquées de comptage des points, je cherche sur le grand G. des photos de ma star d'autrefois: Gabriela Sabatini, la panthère argentine. Elle me dit avoir peur que j'aime plus sa soeur qu'elle, "parce que les petits ils sont craquants, ils gagnent toujours". Je la rassure, bien sûr, comme je peux. Elle me parle de son rêve de gymnastique rythmique, me montre quelques pas de sa nouvelles "choré". Elle lit un peu, je regarde un peu mes mails. Puis, le gentil marin, vient à notre table. Je me dis qu'il veut que je règle. -Madame, le monsieur au comptoir veut offrir un verre à ces jolies dames qui viennent égayer notre après-midi. Anaïs tente de commander un café, puis se replie sur un thé, je prends un soda brun foncé à mon tour. Anaïs est vraiment touchée par cette attention, elle est souriante, épanouie. Nous assistons à la défaite de la Belgique en nous serrant la main. Puis, il est temps d'aller chercher la petite.

Je ne sais toujours pas quel monsieur nous a payé la consommation. Celui qui me regarde de manière un peu trop insistante? Celui qui justement ne nous regarde pas du tout, mais qui s'est approché de la caisse en chuchotant? Nous payons, je dis merci pour le verre, à la ronde, tout le monde nous répond au revoir. Nous sortons et replongeons dans l'air glacée. -Maman, finalement ils étaient très gentils. Je sais pourquoi ils sont tous là: c'est la pause de leur travail. Oui, ma chérie.

Il y a toujours un moment où je commence à sniffer l'ambiance de Noël dans l'air, une première bouffée qui anticipe les bons moments à venir, la chaleur au coin du feu, les partages, la joie, l'amour. Cette année, c'était en fermant la porte de ce café.

RSS Feed
bottom of page