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Un peu de... lecture pour le mois sans HORECA (et avec couvre-feu, etc.) - Les collègues précieux...

Il est tard. Ca m'arrive parfois, il y a une urgence d'écrire qui est plus forte que la fatigue et l'idée de tout ce qu'il y aura à faire demain. Ce serait raisonnable d'aller dormir. Mais ce temps nocturne est fort tentant, suspendu. Alors, voilà, même si c'est "sur les réseaux sociaux", adressé à chacun et à n'importe qui en même temps. Inutile, superficiel, virtuel, partiel, temporaire. Ou pas, ça dépend de ce que chacun en fait.

Il y a des périodes sombres, douloureuses. Je ne dois pas expliquer, tout le monde connaît, personne n'est épargné et ce n'est jamais réglé une fois pour toutes.

On s'accroche, même si le sens s'échappe d'entre les doigts, plus vite que la pensée qui tente de lui donner forme.

Puis il y a les éclaircies, de temps en temps, et si elles n'étaient pas là, à quoi bon?

Les éclaircies sont une évidence. On ne les attrape pas, elles sont là, fragiles et tremblotantes, juste le temps de les saisir pour ne pas perdre totalement le fil.

Mes éclaircies, depuis deux mois, presque trois , elles se comptent sur les doigts d'une main.

Elles sont essentielles.

L'écriture, d'abord. Le processus est toujours en cours, tourmenté, vivant, mouvant. Il ne faut pas trop en dire, avant que ce soit prêt. Autre temporalité que mes courts textes habituels. L'écriture qui pulse, anime, guide sur le bord du précipice, pour ne pas perdre l'équilibre, ou juste ce qu'il faut pour se réinventer.

Les rires. Notamment ceux d'il y a deux semaines, avec des amis historiques, à l'occasion de l'anniversaire de l'une d'entre eux. Rire à en avoir mal au ventre, rires de souvenirs, de nostalgie, rires de liens forts, de complicité, rires de moments partagés, ceux de "ça fait déjà autant?" et ceux de "c'est très bientôt". Des semaines et des semaines que je n'avais pas autant ri, ri avec toute ma personne, entièrement dans le rire, à plusieurs, pour se rappeler que la solitude est inévitable, mais la joie, possible. Avec un cadeau en prime, un cadeau que seuls de vrais amis peuvent autant deviner avant moi-même, avec des petits mots dedans qui mouillent les yeux quand on les lit une fois rentrée à la maison.

Et il y a eu aujourd'hui. Journée d'études de l'association pour laquelle je bosse depuis 14 ans. Je passe les détails: notre texte à présenter aux autres centres, préparé collectivement depuis des semaines, des mois.

Le spectacle de fin de journée proposé par une compagnie d'impro, dans lequel les acteurs se sont faits le miroir déformant et caricatural, mais pas tant que ça, de nos pratiques et de nos impasses, de nos énigmes. Parce que l'humour est une ressource essentielle dans nos boulots, nous avons ri -encore- de nous-mêmes, à plus de cent travailleurs, parfois jusqu'aux larmes. Et tant qu'on sait rire de soi-même et de ce qu'on tente de faire, il y a de l'espoir que tout ne soit pas vain.

Puis le repas délicieux, les discussions avec des chouettes gens des autres centres, qui - ah ben oui, c'est vrai!- sont super aussi. Les blagues et échanges qui deviendront anecdotes mythiques et qui nous arracheront des sourires, des gloussements et des grimaces pendant des années encore.

Enfin cette soirée, cette soirée où simplement, avec mes huit collègues, on danse et on danse jusqu'à la fin, quand les lumières se rallument et les serveurs exténués nous invitent à quitter les lieux et non! il n'y aura pas un dernier verre!-.

On ne fait que danser, ensemble, et il n'y en a pas un qui manque à l'appel et ce n'était pas un critère d'engagement, pourtant, c'est visiblement un truc qu'on aime tous faire. C'est con, c'est juste ça, c'est cette énergie qui fait qu'être ensemble dans ces moments là, c'est une fête pour nous tous et c'est difficile de nous quitter, même si on se revoit lundi ou mardi, sans faute. Ca n'a aucun rapport direct avec ce que nous faisons ensemble les jours ouvrables de 9h à 17h30. Et pourtant, c'est nous, et ça participe au fait que les autres, les travailleurs des autres structures, nous disent: "Ca a l'air cool de bosser chez vous, vous vous entendez bien, ça se sent, on peut venir faire un stage chez vous?"

L'équipe dont je fais partie, elle n'est pas parfaite, nous avons nos travers et nos humeurs, nous foirons des trucs comme tout le monde, comme partout.

Mais quand ça groove, quand ça bouge, quand ça finit pas tôt, on est tous là, le plus tard possible ou jusqu'au bout.

Puis on retourne essayer d'accueillir et écouter et accompagner les gens en détresse qui franchissent notre porte d'entrée, du mieux qu'on peut.

Je ne sais pas dire pourquoi, mais quand on est là comme ce soir sur la piste, je mesure plus que d'habitude que c'est spécial et que j'ai de la chance d'en être.

Je suis rentrée, je sais que tout est loin d'être réglé, mais c'est bon de savoir que je travaille avec ces neuf formidables personnes.

Et parfois, de danser avec elles.

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