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Un peu de... 68 premières fois: "Simple" (Julie Estève)

  • Chicca Cocca
  • 5 janv. 2019
  • 2 min de lecture

« Simple » a été une très jolie découverte de mon mois de novembre 2018.

Il s’agit d’un deuxième roman (il y a cette année quelques exceptions dans la sélection de premiers romans des "68 premières fois"). L’autrice se met et nous met dans la peau d’Antoine Orsini, l’ « idiot du village » (le « baoul », comme il le dit lui-même en déformant le patois) d’un hameau corse.

Le roman débute avec l’enterrement d’Antoine, nous savons donc déjà qu’il est mort et que peu d’amour l’a accompagné jusqu’à ce moment.

Puis, nous nous retrouvons quelques temps avant, à l’écouter, au détour de sa dernière trouvaille: une chaise cassée qui devient sa confidente. C’est dire sa profonde solitude… Antoine, est sorti de prison pour un crime qu’il nie avoir commis, si ce n’est dans ses rêves…

Il promène sa chaise partout dans le village et lui montre les endroits significatifs, lui raconte les moments saillants de son existence, les personnes qui l’ont marqué à jamais, de manière positive ou négative.

Son histoire se tisse alors dans nos esprits, à partir de sa naissance qui a provoqué la mort de sa maman… Et au fil de cette histoire, le puzzle du crime qui l’a amené en prison, le meurtre de la jeune, belle et désespérée Florence, se forme, puis les fils se dénouent. Trop tard, nous comprenons, mais nous ne pouvons plus rien faire pour Antoine.

Antoine est un être sauvage et intense, le regard perçant et émerveillé qu'il porte sur la nature et les personnes qui l’entourent, son rapport charnel à tous les éléments ne suffisent pas à le sauver de la vraie prison, celle que les regards des autres ont bâtie autour de lui…

Peu de lumière dans son histoire, beaucoup de dureté, le côté sombre de l’âme humaine le prend pour cible à tous les tournants… Mais la manière dont il se livre à la chaise, la langage brut et immédiat d’Antoine, sont d’une beauté et d’une poésie qui donnent des couleurs et du souffle à toutes les pages.

Antoine n’a pas « les codes » pour se faire comprendre et entendre, alors il voit et il dit le monde à sa manière, nous le fait redécouvrir, les côtés poisseux et les sublimes.

L’exercice de style est impressionnant, les tournures de phrase sont étonnantes, directes, imagées et beaucoup de passages mériteraient d’être notés et relus pour nous surprendre à nouveau.

Antoine est un personnage fort, dont je retiendrai la force immense: malgré les tourments et les tempêtes, malgré les coups réels et symboliques, malgré la rage et la folie, les siennes et celles des autres, il n’a jamais de cesse de prendre la vie comme elle vient, de dénicher les pépites brillantes dans les ténèbres.

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