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Un peu de... 68 premières fois: "Deux stations avant Concorde" (Peire Aussane)


« Deux stations avant Concorde », de Peire Aussane…

Je l’ai terminé depuis plus d’une semaine et je n’ai pas encore réussi à en écrire la chronique, jusqu’à aujourd’hui.

Bizarrement, alors que j’en ai apprécié la lecture, j’ai l’impression de ne pas avoir beaucoup à en dire.

Eve est peintre. Elle "nous" explique qu’elle n’est pas vraiment heureuse, alors qu’elle vit de sa peinture, dans une belle maison, qu’elle aime son mari et que son mari l’aime, qu’ils aiment leurs deux enfants. Ce qui assombrit son existence, elle le décrit, elle en dépeint les effets sur son quotidien et sur son art, mais ce malêtre n’est pas saisissable.

A l’occasion d’un des séjours à l’étranger de son mari Antoine, elle décide de partir à Paris avec ses enfants, pour voir ses parents. Et à Paris, dans le métro, elle croise le regard vivifiant d’un homme, qui lui vole ensuite son GSM…

A la poursuite de ce GSM, ou de cet homme, ou d’elle même, elle se retrouve à Tokyo, sur les traces de sa grand-mère et de son histoire familiale…

Les chapitres alternent le « je » de Eve et la troisième personne qui regarde tantôt Eve, tantôt Antoine, qui traverse aussi son propre désert. Ces changements de perspective me déstabilisent généralement et je n’en perçois pas toujours la logique ou l’intérêt, mais dans ce texte, en l’occurrence, j’ai fini par ne plus y prêter attention.

La langue est belle et lumineuse, l’écriture fluide et sensuelle, l’histoire absorbe toute l’attention du lecteur…

Les parallèles entre la peinture de l’héroïne et ses vécus créent un effet d’échos et de résonances parlant, imagé et poétique.

Pourtant il m’a manqué un je ne sais quoi pour réellement m’accrocher, m’attacher à son héroïne…

Trop réaliste que pour être un conte, trop magique que pour s’identifier?

A la lisière de plusieurs genres, fascinant, mais du coup je me suis retrouvée sur le côté.

Eve m’est restée abstraite et éloignée. Son périple, je n’y ai pas vraiment cru. Il me reste cette impression que malgré toutes les émotions qu’elle traverse et qu’elle partage généreusement avec nous, malgré l’audace de ses explorations extérieures et intérieures, elle n’est pas réellement actrice de ce qui lui arrive.

Je n’ai sans doute pas pu me laisser glisser dans ce personnage, au point que je n’ai pas vraiment pu capter ce qui se dénoue et pourquoi, quel est le lien entre ses découvertes, ses expériences et ce qui la bloque dans sa vie. Certes, cela est implicite et c’est bien, me semble-t-il, de laisser une part d’interprétation et de représentations aux lecteurs, mais je n’y ai pas retrouvé « mon » fil.

Alors, le livre refermé, je suis restée sur ma faim, et je ne savais trop qu’en dire.

Avis mitigé, donc, mais pour des raisons subjectives et un peu mystérieuses pour moi aussi.

Ce roman n’en reste pas moins un joli moment de lecture et de découverte, et cette plume se savoure comme on contemple une belle toile… Difficile d’établir à quoi était due la distance qui a empêché que je la saisisse pleinement.

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