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Un peu de... 68 premières fois: "K.O." (Hector Mathis)


« K.O. » de Hector Mathis est un long monologue rythmé comme un morceau de musique.

Le tout est de savoir si on y entre ou pas, si la mélodie est agréable à l’oreille ou dissonante, trop stridente.

Sitam est un vagabond de la vie. Nous ne saurons pas grand chose de son passé, de son histoire, avant les événements qui marquent les débuts de son récit.

Nous faisons sa rencontre alors qu’il marche vers un chalet abandonné qu’il connaît déjà. Il est occupé par un autre SDF, Archibald, visiblement malade, à qui Sitam va raconter ce qui lui est arrivé depuis le soir des attentats de Paris.

Sitam et la môme Capu décident de fuir loin de la ville, passent par la banlieue, repartent en Hollande et puis…

L’écriture est entêtante, les personnages désespérés et vivants, nous les croisons au gré des errances de Sitam, nous les voyons s’animer, nous avons à peine l’impression de bien les connaître, puis nous sommes obligés de les quitter, parce qu’il faut à nouveau s’échapper…

Mais comment éviter ce qui nous ronge de l’intérieur?

A chaque fois que Sitam fait un choix, j’ai eu envie de freiner des quatre fers, mais, l’estomac retourné, je n’ai pu que le suivre. Autant dire que le livre m’a pris à rebrousse-poil.

Il y a pourtant quelque chose d’hypnotique qui m’a accrochée à la lecture. Le passage où Sitam parle du jazz est peut-être celui qui peut le mieux rendre compte des impressions qui s’éveillent d’une page à l’autre…

Je l’ai donc terminé, j’ai tourné la dernière page avec un certain soulagement, sans avoir bien compris où cela était censé m’amener. A la constatation de l’absurdité du monde? Ou à celle que la vie vaut la peine d’être vécue, parce qu’elle est riche et misérable, lumineuse et accablante? Il me reste l’idée totalement subjective que l’incapacité de Sitam a rester dans un lien, même bienveillant et positif, ne le mène pas bien loin, malgré les kilomètres… Etait-ce le but?

Qu’est-ce qui nous plonge dans le chaos évoqué dans le titre, qu’est-ce qui nous ramène sans cesse à la solitude ultime de la condition humaine, les événements extérieurs, sur lesquels nous n’avons pas prise, ou notre difficulté à être avec un autre que nous? Les deux…

J’en retiens les personnages très bien dépeints, attachants, imparfaits et émouvants. Les mots justes et affûtés, également.

A chacun de se faire une idée: ouvrir le livre, écoutez Sitam et sa partition. C’est un voyage rapide et scandé, percutant et envoûtant comme son débit de parole.

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