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Un peu de... livres: "Apprendre à lire" (Sébastien Ministru). À prendre et à lire.


« D’une douloureuse et douce beauté ». Ce sont ces mots de Myriam Leroy qui m’ont happée et poussée à envoyer un message à Jules.

« Tu peux m’acheter le Sébastien Ministru? Aujourd’hui? »

Réponse: « Oui, mais alors tu commences à préparer les choux de Bruxelles en rentrant à la maison ».

Oui, Jules travaille tout tout près de plein de livres et oui, il a des réductions. Oui, c’est lui qui fait la cuisine à la maison 99,9% des fois. Oui, notre famille aime les choux de Bruxelles et leur amertume, sauf Sélène, qui a l’âge de 2 ans et demi, en en goûtant un pour la première fois, l’a recraché en assenant, lapidaire: « Chélène, ssssoux, berk »

Quelques heures et une trentaine de délicieux choux en train de cuire plus tard, j’ai eu ce livre en main.

Je vous avoue, je ne l’aurais peut-être pas acheté spontanément.

Un avis positif de Madame Leroy est devenu pour moi synonyme de « garantie d’aimer », à 99,9% de fiabilité, parfois pas pour les mêmes raisons qu’elle, mais tout de même!

Achat presque compulsif donc, alors que la pile de mes lectures à venir est assez fournie, mais que voulez-vous, depuis « Ariane » (https://chiccacoccaunpeude.wixsite.com/chiccacocca/single-post/2018/01/08/Un-peu-de-livres-Ariane-Myriam-Leroy-A-dévorer-mais-en-savourant), je ne suis plus à une entorse près dans mon organisation un peu rigide.

Première impression: j’ai été surprise. Je connais Sebastien Ministru par le « Moustique » et par ses chroniques sur La Première et j’apprécie beaucoup son style et son travail. Va savoir pourquoi, je n’avais pas imaginé qu’il pouvait écrire de cette manière. Nous avons de drôles de représentations toutes faites, hein?

Les premières pages m’ont enchantée. Subtiles, profondes, si « justes ».

L’histoire est belle et triste, triste et belle. Un homme et son père. Ils se fréquentent après une longue période de coupure, mais ils restent à distance. Puis le père formule à sa manière une demande à son fils: il voudrait apprendre à lire et à écrire. Ce sera l’occasion pour le narrateur de contacter profondément ce père qu’il ne connaît pas vraiment. Et à travers lui, sa propre histoire. Un troisième personnage, prostitué et étudiant instituteur, viendra s’en mêler et permettre que des choses se disent et se vivent.

Le protagoniste nous (et se) raconte un peu de sa vie, un peu de son travail, un peu de sa sexualité, un peu de ses racines sardes et aussi des bouts des hommes qui l’entourent… Sa relation de couple est à mon sens particulièrement touchante, imparfaite et puissante.

Je ne pense pas qu’il y ait une morale à cette histoire et chaque lecteur en retiendra sa version, comme toujours, en fonction de son vécu et de sa sensibilité. J’en garde l’idée que malgré la douleur, si l’on accepte de passer par des bouleversements et des passages critiques, il est toujours possible, jusqu’au bout, de… A chacun de compléter, si et comme il en a envie.

J’ai tenu en main et parcouru un petit bijou, d’écriture, de finesse, de justesse, d’honnêteté, de sensibilité.

La littérature belge est en grande forme et a de beaux jours devant elle.

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