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Un peu de... réflexions: Mes voeux pour 2018 (en retard, mais pas trop tard)

  • Chicca Cocca
  • 13 janv. 2018
  • 5 min de lecture

Visiblement mes voeux, malgré mes promesses virtuelles, ont eu plus de mal que d’habitude à sortir. J’ai beau m’interroger sur la raison de ce blocage, je ne trouve que des évidences: l’année 2017 a été difficile, à beaucoup de niveaux.

Alors je me questionne profondément. J’aime les rituels, j’ai déjà eu l’occasion de le dire. J’aime les fêtes de fin d’année, qui réveillent des souvenirs agréables. Les odeurs, les couleurs, les chansons: oui, tout cela me plaît et a tendance à me rendre optimiste et positive.

Chaque fois que j’écris ce petit texte de début d’année, j’ai envie de souhaiter du bon et c’est ce que je tente de décliner chaque fois dans mes voeux. Et j’y crois. Ce n’est pas pour la forme. Quand je dis: « Je nous souhaite ci ou ça », c’est vraiment vrai.

Suis-je naïve, fleur bleue? Suis-je aveugle à tout ce qui se passe de négatif? Ne vois-je pas que le monde va mal, que les gens vont mal, que « nous allons droit contre le mur »? Quand je sens du bon, que je vis du bon, suis-je dans une forme de déni désespéré qui me permet de sortir un peu la tête de l’eau, sans pouvoir arrêter mon inévitable noyade? Ou pire: faut-il que je ne connaisse pas la souffrance, que je n’ai pas vécu suffisamment de « trucs durs », que je ne connaisse pas la « vraie vie » que pour souhaiter des âneries pareilles? Je me dis parfois que beaucoup d’entre nous ont la tentation de croire que pour être optimiste, il faut être stupidement heureux et que la vraie intelligence serait de voir la noirceur de ce monde, le non-sens de la vie. Les vraies sages seraient alors ceux qui, résignés, attendent le pire, en observant les autres qui n’ont pas encore compris et qui se débattent.

Bon, je me laisse aller là, à ma propre noirceur. Le but était d’écrire quelque chose de plus lumineux que ça, tout de même. Mais d’abord, il faut que je nomme une chose, pour être honnête. J’ai eu un gros passage à vide en 2017. De fin août à mi-novembre, environ. J’ai arrêté de travailler pendant un temps. J’ai dormi, mal, j’ai pleuré, mais pas tout le temps. C’était dur. Oui. J’étais fatiguée, fatiguée de tout et de rien. Je ne voyais pas bien comment j’allais récupérer assez d’énergie que pour fonctionner normalement. Encore moins comment faire pour me réjouir de tout ce qu’il y a de beau autour de moi.

Pourtant, à aucun moment je n’ai été désespérée. Et même si je ne savais pas quand, en moi il y avait l’intime conviction que à un moment, j’allais trouver. J’ai accepté et -le plus difficile!- j’ai pris ce temps là.

En émergeant du marécage, j’ai décidé que oui, 40 ans, c’est un bel âge pour arrêter de se chercher des excuses pour ne pas oser faire ce dont on a envie. J’ai créé et lancé mon blog. J’en suis fière. Il est tout petit, mais je crois que ceux qui le lisent, l’aiment bien, la plupart du temps. J’ai eu beaucoup, beaucoup de magnifiques retours, directs ou indirects, qui m’ont donné envie de continuer, droit devant! A l’horizon, un roman, que j’ai envie d’écrire, au moins un, que peut-être personne ne lira jamais. Il faut cependant que je l’écrive.

Moments forts de 2017: La fondation d’une asbl, suite de mes aventures « engagées » de 2016 sur le versant de ma profession. Pas seule! Avec 5 personnes extraordinaires que je continue à découvrir et qui continuent de m’émerveiller. Je suis encore étonnée de me trouver à avancer avec eux, je les regarde parfois et je me dis: « Putain, quelle chance j’ai! »

La venue de ma jeune et magnifique cousine d’Amérique du Sud. Le plaisir de lui faire découvrir notre vie et de la voir prendre ça à pleines mains. Etre en lien, à travers elle, avec la famille qui vit ailleurs, autrement. La voir aimer mes filles, fort, alors qu’elles communiquent surtout avec les yeux, les mains, les photos et les smileys des smartphones. Observer leurs sourires: « Putain, quelle chance j’ai! »

Un nouveau pays découvert avec l’homme que j’aime, dans le cadre de ma « formation continue de vie ». Moments forts, inoubliables, avec 40 autres « gens » formidables. Articulation de « rêves et liberté », ensemble. La plus belle des utopies? Peut-être. Que cela ne nous empêche pas d’essayer. Mon homme était à côté de moi. Il a accepté de se mettre en jeu et d’avancer à mes côtés. Je le regardais vivre cette expérience: « Putain, quelle chance j’ai! ».

La présence de mes sept collègues. La façon dont ils ont géré mon absence inattendue et prolongée. Ils m’ont aidée à accepter de m’arrêter. Alors que c’était un moment difficile au niveau organisationnel, pour notre centre. Ils m’ont attendue, sans m’oublier, sans faire mine que c’était pareil avec ou sans moi, mais en me rassurant et en gérant tout. Ils m’ont accueillie à des moments de fête avec eux, alors que je ne travaillais pas. Je n’ai pas dû faire semblant, ni d’aller mieux, ni d’aller pire que la manière dont je me sentais. Je regardais les mots qu’ils m’ont envoyés par la poste, les cadeaux qu’ils m’ont offerts à mon retour et je pensais: « Putain, quelle chance j’ai! »

Ma fête des 40 ans. La plupart de mes amis présents, d’une manière ou d’une autre. Les voir profiter de ce moment. Ils se sont retrouvés ou ont fait connaissance et ils ont été là pour passer un bon moment. Ils ont largement contribué à réaliser un autre de mes projets: aller voir les baleines, de tout près, prochainement… Ils ont rempli ma cagnotte et oui, mon coeur. En dansant avec eux, ce soir là, je sentais: « Putain, quelle chance j’ai! »

Je sais, vous savez aussi, qu’il ne s’agit pas de chance, pas vraiment, mais…

Et puis… Les coups de téléphone avec ma mère, difficiles, bouleversants et beaux; les disputes et discussions houleuses avec ceux que j’aime; les conversations sur la pointe des pieds de peur de blesser; les larmes de mes filles, puis leurs yeux qui pétillent et nos « je t’aime » réciproques; les pétages de plombs parce que c’est trop et ça suffit maintenant. Tout cela qui me renforce et me pousse à continuer à devenir qui je suis, même un peu brinquebalante. Parce que, en fait nous pouvons avoir des liens puissants même sans être en accord sur tout, malgré blessures et colères, et c’est ça qui va nous sauver.

Plein d’émotions, toutes mélangées, les belles qui sont aussi douloureuses et les moches qui deviennent vie et respiration.

Merci à tous ceux d’entre vous qui avez fait mon 2017, si plein, si riche, si complexe, si bon.

Je nous souhaite, chers vous tous qui avez eu l’envie, et le désir et la patience, de lire jusqu’ici, un 2018 plein d’émotions de toutes sortes, plein d’espoir dans les inévitables moments sombres, plein de convictions de nous qui nous tiennent debout, et plein de premiers pas, ou de deuxièmes ou de millièmes, vers les rêves qui nous transforment en nous-mêmes.

La musique qui accompagne ce texte: la chanson « Emigré » d’Alela Diane. Elle est, à mes yeux et à mes oreilles, tout ce dont j’ai tenté de parler.

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