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Un peu de... Chroniques en temps de Covid (6)

  • chiccacoccaunpeude
  • 10 avr. 2021
  • 3 min de lecture


Les ateliers écriture


2 Février 2020

La semaine a bien commencé.


Hier soir j'ai pu écouter Sarah Chiche et elle a été passionnante. Elle a mentionné tellement d'ouvrages, que j'ai fait une razzia de livres aujourd'hui. Son exposé a fait flamber mes réflexions actuelles et j'ai eu envie d'écrire là-dessus et de partager. Je n'ai pas osé intervenir en sa présence, trop intimidée par l'aura de ses romans (dont "Les enténébrés", dans mon top cinq de tous les temps).

Je regrette maintenant, mais tant pis, on n'est pas toujours à la hauteur de ses propres élans.


Ce matin, sur un coup de tête très optimiste, je me suis inscrite à un atelier écriture... pour le soir même, c'est à dire il y a quelques heures.


Quel bonheur! Deux heures avec une dizaine d'inconnus et une "animatrice" douce et drôle et chaleureuse.


J'étais épuisée en commençant. Stressée quand la visio a démarré. Mais quelle idée: écrire d'un jet et puis lire ses textes improvisés devant des personnes que je ne connais pas? Mais qu'est-ce qui m'a pris? Sérieux, sachant que demain tu travailles tard et que jeudi séminaire théorico-prise-de-tête?

Pourquoi pas lire ou dormir ou regarder la télé ou... rien?

J'ai failli me dégonfler. J'ai failli ne pas y croire que je pouvais le faire. Je me suis lancée. Je me suis laissée porter. A chaque consigne: vas-y écris! Pas penser ou réfléchir, juste: écris!


J'ai écrit. J'ai lu à voix haute mes textes aux autres. j'ai écouté leur textes à eux. J'ai cueilli les échos et les retours. Ca m'a nourrie. Je n'avais plus faim, je n'étais plus fatiguée. Deux heures c'est court, on continue? C'est quand le prochain? Encore, encore...


Et puis, je suis assez fière de mes petits textes, même après coup, p't'-êt' même que les publierai ici, qui sait?


Bon, je vais quand même dormir un peu (et depuis j'ai mangé une pizza et bu un verre de vin, trêve de symbolique!)



13 Février 2020

Je ne résiste pas à la tentation de partager, à mi-parcours, une très belle expérience que je suis en train de vivre et, dans la foulée, un petit texte.


Ce mois de février, les samedis après-midi, je participe à un fabuleux atelier d'écriture sur le thème: "Coupables de laideur".


Je vis la beauté de rencontrer, malgré tout, des femmes intéressantes, chaleureuses, parlantes et "écrivantes"; des inconnues il y a quinze jours avec qui je partage des textes brûlants de souffrance, de puissance, de vie. Que nous rédigeons en même temps, dans le tas et dans l'urgence de quelques minutes avec une consigne qui est plus une piste, un contour ou une règle à détourner en en suivant les bords. Quelle richesse!


Nous aimerions, après peu d'heures à nous voir à travers un écran, nous voir en direct et entendre nos lectures sans écouteurs. Mais nous sommes aussi conscientes de notre chance (qui est aussi une conséquence de l'inscription).

D'habitude, j'écris un peu dans la poussée et l'immédiateté de l'acte, mais souvent mon texte est déjà là, éprouvé et pensé.


Ici, les temps courts entre l'énoncé de l"exercice" et sa lecture, me permettent une autre temporalité, que je ne contrôle pas. En lisant, aux autres, je me lis à moi aussi. Mes mots me surprennent. C'est rare, ça me dépasse et j'aime ça, ce nouveau-là.


Les histoires des autres me percutent, résonnent, ou me laissent songeuse. J'ai envie de les relire, leurs mots, qu'elles relisent les miens pour dire si c'est pareil, écouté ou regardé.

Encore plus de livres que j'ai envie de lire, suggérés par l'une ou l'autre, encore plus d'idées pour mes écrits.


Ce foisonnement a mis au clair mon titre, mon canevas, a rajouté des passages à ce qui va surgir après, seule, pendant tout un temps.

D'abord, ça.


Voici un extrait d'atelier d'aujourd'hui:


Le corps, lieu d'écriture (10 minutes)

"J’écris depuis que ma voix m’a été rendue. Avec cette voix j’ai d’abord hurlé, dit toute ma douleur, ma détresse. J’avais mal, ça me tordait, me révulsait, mais j’avais peur que quand mes cris se seraient taris, j’allais être perdue dans la folie ou devoir me taire à jamais.

C’est moi, le bide, les tripes, le ventre, la grande béance mystérieuse qui fait peur à tout le monde, y compris un peu, encore, à celle qui m’abrite.

On m’a massé, creusé de l’extérieur et de l’intérieur, on a introduit, on a sondé, on m’a piqué, découpé, mutilé.

J’ai été parcouru de spasmes, de contractions, de papillons, de frémissements, d’explosions.

Je produis, je produis et tout ce qui s’écoule on le jette à la poubelle, sauf les enfants.

J’ai eu peur qu’elle pose ses mains glacées sur moi et se force à m’étouffer, peur de redevenir comme avant le cri: bouillonnant, mais silencieux, inaudible.

J’avais tant à raconter, pourtant!

Mais cette fois elle n’a pas eu le choix que de me laisser la traverser avec mon torrent, elle a laissé sortir et enfin, elle a écrit, avec moi, le noir, la profondeur, la lumière."



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